SELON Louis GUY

 

La période gallo-romaine

  Le passé gallo-romain a laissé de nombreux vestiges dans le voisinage immédiat de Champdor, notamment dans le Valromey et la Combe du Val. Sur le plateau d'Hauteville-Brenod, les sites de Corlier et Mazières sont signalés. 

 

    Selon certains historiens, l'appellation de Champdor aurait pour éthymologie Chandouro ou Campus Dubrius. Ce dernier serait la traduction de "champ Dubreuil" et désignerait quelques propriétés antiques d'une riche famille du Bugey.

 

La période carolingienne

   Champdor appartient à la petite province du Bugey, née vers l'an 1000. Auparavant, les terres se confondaient avec celles de l'Empire de Charlemagne. En 817, elles appartenaient à la Burgondie, province de la Lotharingie et, en 870, au traité de Merseen, elles furent attribuées à Charles le Chauve. Vers 900, elles faisaient partie du second Royaume de Bourgogne attribué, entre autres, à Carloman.

 

La période féodale

      Du jour où le Bugey devint province de l'Empire, commence la puissance des grandes familles féodales qui se partagent son territoire. C'est alors que Champdor a pu avoir comme souverain, soit la famille de Coligny, fondée vers 863 par Manasses 1er, soit la Maison de Savoie fondée en 925 par Garnier.

 

     Cependant, nous pouvons noter qu'au XIIe siècle, Champdor est mentionné dans un titre de la Chartreuse de Meyriat en 1198, l'archevêque de Lyon, Renaud du Forez, donnant au prieur de cette chartreuse le droit d'élection et présentation à la cure de Champdor.

 

     Le premier sceau de Champdor date du XIIIe siècle. C'est celui d'un châtelain remarqué au bas d'une transaction entre les habitants de Corcelles et le prieur de Meyriat. A partir du 15 décembre 1318, les faits deviennent plus clairs. Ce jour-là, la seigneurie fut cédée par Amédée V de Savoie à Jean de Luyrieux. Cette famille disposa des terres de Champdor de 1318 à 1516 avec une interruption de 1479 à 1491 où elles furent vendues à Hugonin de Montfalcon et à Claude de Montferrand.

 

La Renaissance

      En 1491, Claude de Luyrieux rachète les terres de Champdor. Elles seront transmises à Louis, puis à Françoise qui les apportera en dot à Nicolas de Montluel. Leur fils François, puis leur petit fils Pierre les garderont jusqu'en 1562.

 

Le XVIIe siècle

       Le 5 décembre 1562, Champdor est vendu à Hugues de Michaud pour 5000 écus d'or frappés "au coin de France". Puis les terres entrent en possession de Charles puis de Catherine de Michaud qui épousera, en première noce, Emmanuel de Montillet en 1672. Les habitants de Champdor entreront en procès contre Prosper de Michaud et Battandier (second époux de Catherine de Michaud) pour des questions d'exploitation de terres et forêts.

 

Le XVIIIe siècle

      La famille de Montillet tiendra Champdor de 1668 jusqu'à la Révolution de 1789.

 

    Vers le début du XVIIIe siècle, Guy de Montillet et Hippolite de Revol, mariés en 1695, entreprennent la construction du château. Hippolite de Revol, alliée par cousinage avec les familles de France, d'Espagne et du Duché de Savoie, apporta en dot les fonds et la notoriété nécessaires à la construction d'un château de quatorze pièces et 4 tourelles d'angle. C'est Thomas de Montillet, fils d'un second mariage de Guy et Gasparde de Varax, qui l'achèvera en 1743. Notons que le château de Champdor verra naître le célèbre archevêque d'Auch, Jean-François de Montillet.

 

    A la Révolution, Champdor gagna son indépendance et devint une commune. Ainsi finit la tutelle de la noblesse.

 

Les XIX et XXe siècles

       Les Montillet restèrent à Champdor et un descendant fut même élu citoyen-maire en 1848. Ils restèrent propriétaires du château jusqu'en 1911, date à laquelle le château et ses propriétés furent vendus aux enchères publiques. Il connu alors une histoire assez mouvementée, passant entre les mains de plusieurs propriétaires. Il fut acquis, notamment, par la Mutuelle des employés de la Ville de Marseille qui l'utilisa quelques années comme centre de repos, avant de le revendre à un particulier. C'est à ce dernier que la commune de Champdor devait le racheter en 1995.